Ville-comestible: la permaculture?

Publié le par Anthony HAMELIN

J’ai effectué un stage d’initiation à la permaculture avant que je m’engage à aller plus loin vers un cours certifié de permaculture. Je vous fais part ici de ce que j’ai appris et compris avec mes ressentis.

La « permaculture » ou autrement dit « la culture de la permanence » n’est pas une méthode, il n’y a pas d'estampille « permaculturellement conforme ». Sur ce que j’ai compris je dirais plutôt que la permaculture est avant tout un état d’esprit puis quelques principes. La permaculture ne parle pas uniquement de la culture permanente en terme d’agriculture vers l’autonomie alimentaire. La culture et l’autonomie sont ici plus vastes et englobent également l’humain et le social.

C’est Bill Molisson et David Holmgren l’un en tant que professeur et le second comme étudiant de l’université de Tasmanie en Australie qui ont débuté dans les années 70 à chercher des solutions pour répondre à « la finitude du monde » (début du choc pétrolier) et ont écris sur la « permaculture »

Un Etat d’Esprit , une Ethique:

Tout d’abord il est primordial de savoir qui vous êtes en tant qu’individu (votre histoire, votre environnement, vos besoins de bien être,...).

L’état d’esprit permaculteur pousse à vivre autour de trois choses simples :

-prendre soin de la Terre,

-prendre soin de l’humain

-partager l’abondance équitablement.

Dans la culture de la permanence, il n’y a pas de jugement sur le passé ni sur ce que son voisin fait car tout est contextuel et sociologique.

Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions

Être soi et faire sortir ce que l’on est dans le respect de l’humain et de la terre peut être libéré si la peur, la colère, ne nous accaparent pas car cela crée un stress qui ralenti nos vies. Face à un problème, la peur et la colère sont d’autant plus stressant qu’elles mènent parfois à la haine lorsque nous sommes à titre personnel dans l’incapacité d’y répondre.

Les erreurs nous façonnent également pour les éviter ensuite ou trouver des solutions pour rendre les problèmes comme de simples paliers à franchir ou à contourner.

Par exemple les animateurs nous ont constitué en trois équipes pour réaliser un projet avec un temps très réduit. Cette mise en situation de stress était faite pour ressortir plus intensément notre personnalité et notre rôle dans un travail de groupe. C’est la coopération entre les trois équipe qui a été favorable plutôt que la compétition, chacunE a appris sur ses propres compétences que nous mettons au sein d’un groupe.

Quelques Principes, pour plus d’Efficacité :

Maximiser les relations entre les éléments.

Plusieurs fonctions à chaque élément.

Maximiser la diversité pour augmenter la production et la stabilité du système

Ces 3/10 principes de Bill Molison je les résumerai ainsi :

L’autonomie s’acquière grâce aux échanges, du partage des connaissances pour mener à bien son(ses) projet(s) car seul nous pouvons être vulnérable face à l’inconnu mais à plusieurs les projets prennent force. L’interaction humaine renforce une société qui est constituée d’individus si différents. Chaque individu à des besoins qui lui sont propre et produit des choses différentes des autres. Plus il y a de connexions et multiplications entre les besoins et produits plus le système fait que la société est solide. Même si un lien qui relie un besoin à un produit se rompt le principe perdurera (exemple : un pays a besoin d’énergie et plusieurs éléments peuvent en produire)

Ici nous étions chacun des éléments (haie, chèvre, station dépuration, blé, atelier de menuiserie, eau grise,...) puis en fonction de nos besoins et de ce qui nous produisions nous avons par interaction (nous nous relions avec une ficelle) constitué un système solide qui même si un lien se rompt le système reste debout. Nous nous sommes penchés en équilibre en arrière en tirant les ficelles puis un des animateurs a coupé quelques liaisons. Personne est tombé à terre.

Ici nous étions chacun des éléments (haie, chèvre, station dépuration, blé, atelier de menuiserie, eau grise,...) puis en fonction de nos besoins et de ce qui nous produisions nous avons par interaction (nous nous relions avec une ficelle) constitué un système solide qui même si un lien se rompt le système reste debout. Nous nous sommes penchés en équilibre en arrière en tirant les ficelles puis un des animateurs a coupé quelques liaisons. Personne est tombé à terre.

Utiliser le changement et y répondre avec créativité

Observer et interagir

Utiliser des solutions modestes et lentes

Ne produire aucun déchet

En utilisant ces 4/12 principes de David Holmgren voici un exemple de cas concret que nous avons réalisé.

Depuis quelques temps sur la partie nord du terrain potager (en haut du dénivelé) à certaines périodes de forte pluie il se produit un excès d’eau. Le propriétaire du terrain a observé d’où venait l’eau. L’eau arriverait d’une source qui par saturation fait ressurgir de l’eau un peu plus bas (là où cela sature le potager).

La solution proposer est de faire une mare. Nous avons donc retiré la terre herbeuse que nous avons mis un mètre plus loin (avec d’autres éléments) pour faire une butte d’arbres fruitiers qui absorbera l’eau et protégera le potager des vents du nord en hiver. Nous avons ensuite retiré une partie de terre argileuse qui est un des éléments qui a servi à la confection d’un enduit pour un mur à l’intérieur de la maison.

De multiples méthodes pour répondre à tous:

Après il n’y a pas de méthode prédéfinie mais le permaculteur utilise les méthodes qui répondent au mieux à ses besoins de manière efficace et éthique en interaction avec son environnement (humain, de vie, naturel,...) en fonction du contexte, de la culture, de l’histoire où il se situe.

Voici des méthodes que nous avons abordées :

-La méthode du rêve du dragon de John Croft :

Rêver son idéal sans barrière de non faisabilité mais avancer petit à petit dans son projet de vie, d’entreprise, d’association puis en mettant en place un plan d'action avant d'agir et de ne surtout pas oublier de fêter chaque événement réussi, pour continuer à avancer positivement.

-La fleur de permaculture de David Holmgren : Voici une image avec des exemples de méthodes.

Ville-comestible: la permaculture?

Avec la fleur de la permaculture on peut voir que tout peut inter-réagir au sein d'un groupe d'individus. Mais l’ensemble des exemples de méthode ne conviennent pas à toutes et tous et/ou ne peuvent être mis en application dans tel ou tel contexte, environnement, culturel,... Des méthodes il en existe plein, mais c’est aux individus vivant ensemble dans un espace donné qui peuvent imaginer les méthodes pour vivre en société dans le respect de l’humain, de la terre et du partage équitable entre eux et entre d’autres groupes.

Ce système très coopératif avec le système politique actuel peut-il fonctionner ? Si un groupe souhaite installer une éolienne au sein de leur hameau peuvent-ils le faire ? Oui si la décision d’acceptation ou non n’est pas simplement politiquement dogmatique mais quelle soit technique et législative en s’assurant du respect de la Terre, de l’humain et du partage équitable de l’abondance de l'énergie produite.

Pourquoi seulement les éluEs prendraient la décision de planter des pommiers dans telle rue, parterre de fleures à tel pied d’immeuble si cela n'a pas été demandé à l’ensemble des habitantEs leurs avis (les habitantEs vont récolter les pommes ou les laisser pourrir ? Les habitantEs vont laisser pousser les parterre de fleures ou y mettre des produits désherbant car ils craignent les insectes et ne comprennent pas l’intérêt ?

L'écologie est d'après moi mieux comprise si l'humain est placé au centre en direction de son autonomie et de son émancipation plutôt qu'en lui barrant la route par des restrictions. Pourquoi interdire ou taxer le diesel que plutôt d'ouvrir la voie des alternatives rendant moins dépendant à une énergie fossile et plus autonome et moins coûteuses ? Pourquoi vouloir taxé les jardins potager alors que cela permet aux habitants d'aller vers l'autonomie alimentaire et donc de les inciter ?

D'après moi ce système peut être opérationnel si l'ensemble des habitantEs peuvent avoir un rôle dans la cité et pas être seulement les électeurs-électrices qui élisent des éluEs. En effet à mon avis le temps politique est différent du temps de vie de la société. Le temps politique est court alors que celui de la société est long car il court sur plusieurs génération.

Les éluEs devraient être avant tout ceux et celles qui relient, qui accompagnent, qui régulent les propositions des habitantEs investis (collectif d'habitantEs, associations, entreprises,...) avec l'aide des services de la collectivité qui de manière impartiale ont la connaissance et l'investigation pour signifier le possible ou non. Des exemples de démocratie alternative existent en France : Saillans en Provence, Tremargat en Bretagne

La démocratie a aujourd’hui le devoir de cité.

Tous est possible lorsque c’est un grand nombre d’habitantEs qui prennent les décisions de manière collective et démocratique.

Le pouvoir doit être entre les mains de toutes et tous.

Collectivement imaginons, créons, faisons.

Musique écoutée pendant l'écriture de cette article que je vous invite également à faire : « Ma ville est le plus beau parc » du groupe de musiciens occitans, les Fabulous Trobadours.

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